Terres d'Evangile / Résurrection /L’apparition à Marie Madeleine

 
 
 Autel Ste-Marie-Madeleine
Au matin de la résurrection Marie Madeleine pleure la mort du Christ. Quand il l’appelle par son nom, elle le reconnaît, c’est-à-dire qu’elle comprend le salut qu’il offre à chacun. Elle le cherchait et il a répondu. La foi n’est pas contraire à l’intelligence, puisqu’elle cherche à comprendre, mais l’intelligence ne suffit pas pour croire, il faut l’accompagner par la prière, puisque c’est Dieu qui la donne.
 

Citations :Grégoire le Grand
Augustin (354-430)
Ambroise de Milan, IVe siècle


 
Grégoire le Grand
Homélie 25 sur l’évangile

Peut-être que cette femme ne se trompa pas en se trompant lorsqu’elle prit Jésus pour un jardinier. Est-ce qu’il n’avait pas été pour elle un jardinier spirituel, en répandant dans son cœur, par son vif amour, les semences des vertus? Mais que veut dire ceci, qu’après avoir vu celui qu’elle prenait pour le jardinier et à qui elle n’avait pas dit encore qui elle cherchait, elle dise: “Seigneur, si c’est vous qui l’avez pris?” C’est que la force de l’amour a coutume de produire cet effet dans le cœur qu’elle remplit, de lui faire regarder comme connu de tout le monde ce qui le remplit lui-même. Mais après l’avoir appelée de son nom de femme et n’en avoir pas été reconnu, le Seigneur l’appelle de son propre nom. “Jésus lui dit: Marie,” et c’est comme s’il lui disait: Reconnaissez celui qui vous reconnaît. Marie, appelée par son nom reconnaît qui la nomme, car c’était lui qu’elle cherchait extérieurement, et lui qui lui apprenait intérieurement à le chercher. “Elle s’étant retournée lui dit: Rabboni” (ce qui veut dire maître).
 


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Augustin (354-430)
Commentaire sur l’évangile de Jean

Ou bien, c’est que tout-à-l’heure tournée de corps elle s’est trompée, mais maintenant tournée de cœur elle a vu ce qui en était. Que personne ne blâme cette femme pour avoir appelé Seigneur le jardinier, et Jésus maître. Là elle honorait cet homme de qui elle attendait un service; ici elle saluait le docteur qui lui avait appris à discerner les choses divines des choses humaines. C’est dans un autre sens qu’elle a dit: “Ils ont enlevé mon Seigneur,” et dans un autre: “Seigneur, si vous l’avez enlevé.”
 


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Ambroise de Milan, IVe siècle
Traité sur l’Evangile de S. Luc 10, 162-164 sur Lc 24,1-12

162. Aussi bien Marie Madeleine voyait le Christ et le prenait pour un jardinier. C’est en effet ce que vous lisez:”Elle, croyant que c’était le jardinier, lui dit: Seigneur, si c’est vous qui l’avez enlevé, dites-moi où vous l’avez mis, et je le prendrai.” Si sa foi est hésitante, sa parole ne s’égare pas; si elle l’a pris pour un jardinier, elle l’a pourtant traité en Fils de Dieu; si elle ne croit pas encore, elle désire cependant croire: car c’est Lui qui a enlevé le corps, l’ayant ressuscité. Donc l’erreur de cette femme est pardonnable. Evidemment, elle n’aurait pas dû douter que le corps du Christ eût été relevé par la gloire de la Résurrection; pourtant elle veut être instruite par le Christ, et déjà, dans son dévouement, elle promet la foi: elle l’enlèvera de terre, et le cherchera à la droite de Dieu.

163. Aussi bien, à la suite de ces paroles, n’est-elle plus appelée femme, mais Marie: le premier vocable est commun à la foule, l’autre est spécial à une personne qui suit le Christ. Et elle est envoyée aux disciples, sans être encore en pleine possession de sa foi, du moins comme messagère. Mais il lui est interdit de le toucher, parce qu’elle n’avait pas encore appris avec Paul que la plénitude de la divinité habite dans le corps du Christ; elle n’avait pas encore dépouillé l’incertitude du siècle, les doutes de la chair; elle n’avait pas encore vécu la vie du Christ. Aussi bien celle-ci n’adore pas le Seigneur et ne lui prend pas les pieds, comme l’autre Marie: chez cette dernière, ce n’est pas tant l’hommage corporel que le mouvement d’une foi plénière qui se traduit: elle croit le Christ homme et Dieu tout ensemble; car c’est Dieu qu’on adore, l’homme que l’on étreint.

164. Le Seigneur ne répugne donc pas à être touché par une femme, puisque Marie a frotté ses pieds de parfum. Il ne refuse pas le contact, mais Il enseigne le progrès: car tous ne peuvent pas toucher ressuscité le Christ qu’ils ont touché pendant son séjour en cette vie et dans ce corps. Qui veut toucher le Christ doit mortifier ses membres, et, comme destiné à ressusciter, revêtir des entrailles de miséricorde, Col 3,12, renoncer sans hésitation au terrestre.

 


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  Documents associés : 
Lieu : 
St-Sépulcre
St-Sépulcre
Texte de l'Evangile : 
Jean 20, 11-19
Clés de Lecture : 
Apparition à Marie-Madeleine
Symboles : 
Le jardin
Expérience humaine : 
La voix
Accomplissement des Ecritures : 
Le nom crée la personne: la voix de l’ami
Le nom crée la personne: le jardin du Paradis