Terres d'Evangile / Vie publique /Les noces de Cana

 
 
 La fête des noces
La vie publique de Jésus commence par une noce dont il préserve la fête en faisant un miracle, le repas de Cana annonce le festin du ciel. C’est que le Christ vient renouveler l’alliance entre Dieu et les hommes, rompue par le péché, et restaurée par lui au risque de sa mort. Aux défaillances humaines il vient porter secours.
 

Citations :Augustin (354-430), Commentaire de l’évangile de saint Jean 9
Romain le Mélode, VIe siècle
Augustin (354-430), Commentaire sur l’Evangile de saint Jean 8, 2-3


 
Augustin (354-430), Commentaire de l’évangile de saint Jean 9
S’ils ne crurent en lui qu’en ce moment, ils n’étaient donc pas ses disciples lorsqu’ils fuirent invités aux noces. Mais c’est la même manière de s’exprimer que celle que, nous employons lorsque nous disons que l’apôtre Paul est lié à Tarse en Cilicie; au moment de sa naissance il n’était pas encore apôtre. C’est ainsi que lorsque nous lisons que les disciples du Christ furent invités à ces noces, nous devons entendre, que c’étaient non ceux qui étaient alors ses disciples mais ceux qui devaient le devenir plus tard. Remarquez les mystérieuses vérités qui se cachent sous ce miracle; ce qui vient de s’opérer devait s’accomplir en le Christ. Il changea l’eau en vin lorsqu’il leur ouvrit l’intelligence et leur expliqua l’Écriture. C’est ainsi qu’est plein de saveur ce qui n’en avait pas auparavant, et qu’enivre ce qui n’enivrait point. S’il avait ordonné que l’eau fût répandue et s’il avait fait jaillir le vin des entrailles cachées de la création, il eût parti désapprouver les anciennes Ecritures. Comme c’est l’eau qui est changée en vin, et comme c’est lui qui a ordonné de remplir les urnes avec de l’eau, il nous témoigne aussi que les anciennes Ecritures viennent de lui. Mais cette vielle Ecriture n’a pas de saveur si la pensée n’y découvre point le Christ.
 


haut de la page

 
Romain le Mélode, VIe siècle
Hymne

Quand le Christ changea manifestement l’eau en vin par sa puissance, toute la foule se réjouit, trouvant admirable le goût de ce vin. Aujourd’hui, c’est au banquet de l’Église que nous nous asseyons tous, car le vin est changé en sang du Christ et nous buvons tous avec une allégresse sainte glorifiant le grand Époux. Car l’Époux véritable, c’est le Fils de Marie, le Verbe qui est de toute éternité, qui a pris la forme d’un esclave et qui a tout créé avec sagesse.
Très-Haut, Saint, Sauveur de tous, garde sans altération le vin qui est en nous, puisque tu présides à tout.
Toi qui, par ta puissance, changeas l’eau en vin, change en joie l’angoisse des péchés qui nous oppressent, par la Mère de Dieu, ô Christ Dieu, toi qui as tout créé avec sagesse.
 


haut de la page

 
Augustin (354-430), Commentaire sur l’Evangile de saint Jean 8, 2-3
A mon sens, ce n’est pas sans motif qu’il est venu à des noces. Le miracle mis à part, il se cache dans le fait lui-même quelque chose de mystérieux et de sacré. Frappons à la porte pour qu’il ouvre et nous enivre du vin qui ne se voit pas, car nous n’étions, nous aussi, que de l’eau et il nous a transformés en vin, il nous a rendus sages: nous avons en effet la sagesse de sa foi, nous qui étions auparavant sans sagesse. Et peut-être appartient-il à cette sagesse même, unie à l’honneur de Dieu, à la louange de sa majesté et à l’amour de sa très puissante miséricorde, de comprendre ce qui a été accompli en ce miracle.
Invité, le Seigneur est venu à des noces. Quoi d’étonnant qu’il soit venu dans cette maison pour des noces, lui qui est venu dans le monde pour des noces? Car s’il n’est pas venu pour des noces, c’est qu’il n’a pas de fiancée ici-bas. Et que signifie alors la parole de l’Apôtre: Je vous ai préparés pour un unique Epoux afin de vous présenter au Christ comme une vierge pure? Pourquoi craint-il que la virginité de l’Epouse du Christ ne soit corrompue par la ruse du diable? Je crains, dit-il, qu’à l’exemple d’Eve, séduite par la ruse du serpent, vos esprits ne perdent la simplicité et la chasteté qui sont dans le Christ. Le Seigneur a donc ici-bas une Epouse qu’il a rachetée au prix de son sang et à qui il a donné pour gage l’Esprit Saint. Il l’a arrachée à l’esclavage du diable, il est mort pour ses péchés, il est ressuscité pour sa justification. Qui saurait offrir de tels présents à sa fiancée? Que les hommes offrent tous les ornements de la terre, de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, des chevaux, des esclaves, des domaines et des champs, s’en trouvera-t-il un seul pour offrir son propre sang? Car, s’il offrait son sang à sa fiancée, il ne serait plus là pour l’épouser. Le Seigneur au contraire, mourant sans avoir cette crainte, a donné son sang pour celle qu’il obtiendrait à sa résurrection et qu’il s’était déjà unie dans le sein de la Vierge. Le Verbe est en effet l’Epoux, l’Epouse est la chair humaine, et les deux sont l’unique Fils de Dieu qui est en même temps le Fils de l’homme. Le sein de la Vierge Marie est sa chambre nuptiale; c’est là qu’il est devenu la tête de l’Eglise et c’est de là qu’il s’est avancé comme l’époux de la chambre nuptiale, selon la prophétie de l’Ecriture: Et lui-même, pareil à l’époux qui s’avance de la chambre nuptiale, il s’est élancé joyeux, comme un géant, pour parcourir sa carrière. De la chambre nuptiale il s’est avancé comme un époux et, invité, il est venu aux noces.
“Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi?”
Certainement, c’est en fonction d’un mystère qu’il paraît ne pas reconnaître la mère du sein de laquelle il est sorti en époux, et qu’il lui dit: Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi? Mon heure n’est pas encore venue. Quoi donc? Serait-il venu à des noces pour enseigner le mépris des mères? En tout cas, celui aux noces duquel il était venu prenait une épouse pour qu’elle lui donne des enfants et, des enfants qu’il en souhaitait, il désirait sûrement qu’elle soit honorée; lui donc serait venu à ces noces pour déshonorer sa mère, alors que les noces sont célébrées et qu’on prend des épouses pour avoir des enfants, et que Dieu commande aux enfants le respect de leurs parents! Sans aucun doute, mes frères, il y a ici quelque chose de caché.
 


haut de la page

 
  Documents associés : 
Lieu : 
Cana
Texte de l'Evangile : 
Jean 2, 1-10
Clés de Lecture : 
La fête des noces
Symboles : 
La fête
Expérience humaine : 
Les fragilités
Accomplissement des Ecritures : 
La fidélité de Dieu à ses alliances