Terres d'Evangile / Passion /Le repas au Cénacle

 
 
 L’éternelle présence de Dieu
L’importance de cet acte du Christ livrant son corps et son sang pour la multitude est si grande qu’elle traverse le temps. En effet, acceptant de souffrir tous les maux que les hommes s’infligent entre eux, le Christ pardonne toutes les offenses sans vengeance, ni mépris pour ses meurtriers. C’est la première fois que le pardon remplace la vengeance et cet acte se répercute sur tous les temps. En le renouvelant à chaque eucharistie, Jésus invite chaque homme à y répondre personnellement, à suivre le chemin ouvert par lui, pour partager sa victoire sur le mal.
 

Citations :Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 56, 5-6
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 62
Jean Chrysostome, IVe siècle


 
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 56, 5-6
Jésus, sachant que le Père avait tout remis en ses mains. Et donc aussi le traître, car si Dieu ne l’avait pas remis en ses mains, Jésus n’aurait pas pu s’en servir comme il le voulait. Le traître était donc déjà livré au pouvoir de celui qu’il désirait trahir; il faisait du mal en trahissant, mais ce mal allait devenir, pour celui qu’il trahissait, un bien qu’il ignorait. Car le Seigneur, qui supportait patiemment ses ennemis, savait ce qu’il devait faire pour ses amis. Son Père lui avait donc tout remis entre les mains, et le mal dont il allait se servir et le bien qu’il devait faire. Sachant qu’il était venu de Dieu et retournait à Dieu. Il ne quitte pas Dieu lorsqu’il vient de lui, il ne nous abandonne pas lorsqu’il retourne à lui.
Sachant donc tout cela, il se leva de table, quitta son manteau, et, prenant un linge, il s’en ceignit. Puis il versa de l’eau dans un bassin et il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec un linge dont il était ceint. Nous devons, frères très aimés, faire grande attention à la pensée de l’Evangéliste. Avant de parler de la profonde humilité du Seigneur, il a voulu insister d’abord sur sa grandeur. Voilà le but de ces paroles: “Sachant que son Père avait tout remis en ses mains et qu’il était venu de Dieu et retournait à Dieu”. Alors donc que Dieu lui avait tout remis entre ses mains, il lava non pas les mains, mais les pieds de ses disciples. Il savait qu’il venait de Dieu et retournait à Dieu; et pourtant il a rempli le rôle non pas du Seigneur Dieu, mais d’un serviteur. C’est pour la même raison que l’Evangéliste a voulu mentionner celui qui devait le trahir, qui était venu pour cela, - et Jésus le savait. C’était, en effet, le comble de l’humilité que de daigner laver les pieds de celui dont il voyait déjà qu’il allait le livrer à la mort.
 


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Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 62
Lorsque le Seigneur, pain vivant, eut donné ce morceau de pain à celui qui était mort, et qu’en lui remettant ce pain il eut désigné le traître, il ajouta: Ce que tu as à faire, fais-le vite. Jésus n’a pas commandé le crime, il a seulement prédit à Judas son malheur, et à nous notre bonheur. Qu’y a-t-il en effet de pire pour Judas, mais de meilleur pour nous, que le Christ soit livré: Judas agissait contre lui-même, mais en notre faveur. “Ce que tu as à faire, fais-le vite”, c’est moins pour hâter le châtiment du méchant que pour presser le salut des hommes.
Aussitôt la bouchée prise, Judas sortit. Il faisait nuit. Et celui qui est sorti était lui-même nuit. Quand la nuit fut sortie, Jésus dit: Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié. Le jour a donc parlé au jour (Ps 19, 3), c’est-à-dire le Christ à ses disciples fidèles, pour qu’ils l’écoutent et lui témoignent leur amour en le suivant. Et la nuit a parlé à la nuit, c’est-à-dire que Judas a parlé aux Juifs infidèles, pour qu’ils viennent près de Jésus, se saisissent de lui et le mettent à mort.
 


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Jean Chrysostome, IVe siècle
Homélies sur Matthieu, 82

Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant: Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés... De même que l’Ancien Testament avait les sacrifices des brebis et des taureaux, de même le Nouveau a le sang du Seigneur. Jésus montre encore par là qu’il va mourir et il rappelle de nouveau le but de sa mort: “qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés”.
Puis il ajoute: Faites cela en mémoire de moi. Vois-tu comment il détourne et éloigne ses disciples des usages juifs? De même que vous célébriez cette fête en mémoire des miracles opérés en Egypte, célébrez-la maintenant en mémoire de moi. Le sang a été alors répandu pour sauver les premiers nés; le mien l’est pour effacer les péchés du monde entier.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le Cénacle
Texte de l'Evangile : 
Jean 13, 1-15
Luc 22, 14-27
1 Corinthiens 11, 23-24
Clés de Lecture : 
L’éternelle présence de Dieu
Symboles : 
Le repas
Expérience humaine : 
La mémoire
Accomplissement des Ecritures : 
Le renouvellement de l’alliance
Le repas pascal
Le mémorial