Terres d'Evangile / Passion /Le repas au Cénacle

 
 
 L’éternelle présence de Dieu
L’importance de cet acte du Christ livrant son corps et son sang pour la multitude est si grande qu’elle traverse le temps. En effet, acceptant de souffrir tous les maux que les hommes s’infligent entre eux, le Christ pardonne toutes les offenses sans vengeance, ni mépris pour ses meurtriers. C’est la première fois que le pardon remplace la vengeance et cet acte se répercute sur tous les temps. En le renouvelant à chaque eucharistie, Jésus invite chaque homme à y répondre personnellement, à suivre le chemin ouvert par lui, pour partager sa victoire sur le mal.
 
Clés de Lecture :
 
L’éternelle présence de Dieu
La dernière semaine que Jésus passe à Jérusalem est dramatique et il sait bien que le repas pascal, la grande fête juive qu’il va partager avec ses apôtres est le dernier. C’est à la fois le sommet des confidences qu’il leur a faites et l’instant des adieux avant que l’hostilité des prêtres et des savants de Jérusalem obtienne sa condamnation à la mort de la croix. Pour que ses amis puissent comprendre ses ultimes confidences, il faudrait qu’ils soient aussi purs que lui, or leur discussion pour savoir qui est le plus grand parmi eux montre que leur cœur n’est pas assez ouvert pour entendre ses derniers messages qu’ils transmettront plus tard au monde. Saint Jean résume ces instants d’un seul mot: “Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’à l’extrême de l’amour” et il résume toute cette soirée en un événement surprenant: Jésus mime les serviteurs de bonnes maison, qui lavaient les pieds des hôtes après les chemins poudreux de Palestine. C’est à partir de la surprise de ses auditeurs que Jésus leur explique que c’est parce qu’il est le maître et le Seigneur, qu’il s’est fait totalement leur serviteur. Aussi en célébrant avec eux le repas rituel de Pâques il va le transformer radicalement.

Les Juifs célébraient la puissance de Dieu qui les avait fait sortir d’Egypte où ils étaient esclaves. Au cours de leur histoire le repas solennel s’était simplifié au point de n’employer que du pain et du vin. Le fait de participer à ce rituel était réservé aux membres du peuple juif, parce que c’est ce repas qui avait constitué le peuple choisi par Dieu pour faire alliance avec lui. Voilà qu’à la veille de sa mort Jésus dit que ce pain et ce vin sont son corps et son sang et que ceux-ci sont offerts pour la multitude. En renouvelant les rites de l’antique fête de Pâques, alors que la police le cherche pour le faire mourir, le Christ prend la place de l’agneau pascal qui épargna autrefois les fils d’Abraham Exode 12,21-23 et il s’offre à la mort ignominieuse de la croix, en même temps qu’il annonce l’accès de toute la multitude à la vérité de Dieu. Les hommes sont toujours tentés de craindre Dieu, comme s’il était leur rival. A cet instant Jésus montre pleinement le contraire. C’est en cela qu’il est à la fois le serviteur, souffrant la crucifixion et la mort, et le Seigneur, maître de la mort parce qu’il pardonne sur sa croix et se montre vivant au matin de Pâques. Jusqu’à cet instant la mort a englouti l’humanité parce qu’elle s’est nourrie de tous les échecs des hommes et de leurs désirs de vengeance. C’est la première fois qu’une victime ne répond pas à la violence par une autre violence, en pardonnant sur la croix, Jésus détruit la mort et resurgit vivant de son tombeau.

 
Lavement des pieds et institution de l’Eucharistie
M.Diener, “Berith”


Le vin, le sang, la vie, lithographie
M.Diener




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  Documents associés : 
Lieu : 
Le Cénacle
Texte de l'Evangile : 
Jean 13, 1-15
Luc 22, 14-27
1 Corinthiens 11, 23-24
Symboles : 
Le repas
Expérience humaine : 
La mémoire
Accomplissement des Ecritures : 
Le renouvellement de l’alliance
Le repas pascal
Le mémorial
Citations : 
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 56, 5-6
Augustin (354-430), commentaire sur l’évangile de Jean 62
Jean Chrysostome, IVe siècle