Le chemin des Cathédrales / Evangile /Semaine Sainte

 
 
 Semaine Sainte
Le récit des Evangiles est représenté ici non comme un reportage anecdotique mais comme une méditation sur les sacrements.
 
Lieu :
 
Notre-Dame de Paris
Mur nord du pourtour du chœur de Notre-Dame de Paris

Le mur qui entoure le chœur de Notre-Dame a été érigé entre 1305 et 1355 pour isoler l’espace de la prière des prêtres du bruit de la cathédrale. C’était d’autant plus nécessaire que les chapelles rayonnantes abritaient les confréries des corporations! Il porte des scènes des évangiles des principales semaines de l’année liturgique:
- au nord, sont associées les scènes de l’enfance du Christ, le début de sa vie publique, le dimanche des rameaux et le Jeudi Saint.
- au sud, sont sculptées les apparitions post-pascales. Les cathédrales étaient la maison de Dieu et simultanément, la maison du peuple. En un temps où toute la vie était sacralisée, il n’était pas scandaleux d’offrir un abri sûr aux activités populaires, telles que l’enseignement ou la gestion des corporations, puisque toute activité humaine était considérée comme utile à la gloire de Dieu.
Saint Paul avait écrit: “Quoi que vous mangiez, quoi que vous buviez, faites tout pour la gloire de Dieu”. L’intérêt de cette formule était de rappeler les exigences évangéliques qui embrassaient toute la vie. L’inconvénient était le bruit diffus qui rendait difficile le recueillement des prêtres chargés de dire l’office au nom de toute la ville. Pour assurer le silence dans les cathédrales bruissantes de tant d’activités, on entoura le chœur d’un mur de clôture très comparable à nos murs anti-bruit. A l’extérieur de cette paroi, on illustra les Evangiles des trois semaines chômées: la semaine de Noël, qu’on appelait la semaine joyeuse, pour l’opposer à la semaine Sainte, définie semaine peineuse et la semaine glorieuse qui présentait les récits de Pâques. Afin de rappeler au peuple qu’il ne s’agissait pas d’événements éloignés, mais de la source des sacrements toujours présents à la vie des Chrétiens, les sculpteurs habillaient les personnages avec un grand souci d’actualisation des scènes. C’est la mise en scène des jeux liturgiques, premières dramatisations des Ecritures Saintes, qui explique les particularités de chaque tableau. Ceux-ci sont une introduction au mystère de l’action sacramentelle du Christ lui-même à travers ses ministres. C’est l’intérêt exceptionnel de ce catéchisme en images qui était accessible en permanence à tous les chrétiens quel que soit leurs âges. Nous y retrouvons l’écho visuel des méditations du chanoine Arnoul Gréban animant le mystère de la Passion de dialogues proprement théologiques ou au contraire tout à fait familiers. On appelait “mystère de la Passion” le grand drame joué par le peuple devant les clercs sur le parvis des églises. Ainsi était résumée toute la Bible à travers des passages choisis pour raviver la foi dans le dessein de Dieu.
 
La situation du mur de clôture du choeur

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Ensemble de clôture du choeur de Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
Ensemble du mur de clôture du choeur, XIVe siècle

Notre-Dame de Paris

[ Paris, France ]
 

Liens associés :

Le mur du pourtour du choeur, Notre-Dame de Paris

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  Documents associés : 
Description de l’image : 
Pourtour du choeur: l’entrée à Jérusalem
La Cène
Lavement des pieds
L’agonie du Christ au Jardin des Oliviers
Histoire : 
Au Moyen Age, les scènes de l’Evangile s’humanisent
Présupposés théologiques : 
L’ensemble des scènes du pourtour du chœur est un commentaire très précis de la théologie des sacrements
Citations : 
L’Eucharistie
Arnoul Gréban, L’Agonie
Saint Ambroise (339-397 apr.J.-C.).