Terres d'Evangile / Résurrection /Emmaüs

 
 
 Au soir de Pâque
Après la mort du Christ deux disciples le rencontrent sur la route d’Emmaüs, sans le reconnaître parce qu’ils n’ont pas compris les prophéties que Jésus leur explique en route: le Père a envoyé son Fils non pour juger le monde, mais pour le sauver “ne fallait-il pas que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire”. Ils invitent alors le Christ à l’auberge, mais c’est lui qui les invite à son repas eucharistique: par ce signe, au lieu de considérer la mort du Christ comme un échec ils la voient comme la victoire sur le mal et le signe de l’alliance de Dieu avec les hommes.
 
Accomplissement des Ecritures :
 
La parole et le pain
La haute signification symbolique du pain rompu a fait superposer la parole révélée par Dieu et le pain dont la multiplication attire l’attention tout au long de l’Ecriture. Au désert le peuple affamé est miraculeusement nourri par la manne. Elle est à la fois salut dans la détresse et révélation de la Providence. Le prophète Elie multiplie la farine de la veuve de Sarepta, en pleine famine, parce que cette femme lui a offert le dernier pain qu’elle pouvait cuire (1 Rois 17, 8-15). Au début de son ministère Jésus multiplie les pains pour nourrir la foule qui l’écoute, mais il la met en garde contre la confusion spontanée de ce peuple: le pain qu’il se propose de leur donner ce n’est pas du blé, c’est la parole de Dieu et cette parole ne sera pas seulement promesse, mais réalité le Jeudi Saint.

La liturgie de la Messe prolonge celle d’Emmaüs, c’est le Christ lui-même qui explique l’Ancien Testament par ce que l’Evangile nous raconte de sa vie: “‘Esprits sans intelligence, lents à croire tout ce qu’ont annoncé les prophètes, ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire?’ Et, commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui le concernait.” (Luc 24, 25-27). Cet accomplissement des prophéties est total lorsqu’il meurt sur la croix et qu’il ressuscite au matin de Pâque. Voilà pourquoi le récit d’Emmaüs aboutit au partage du pain entre ses disciples. Comme le Jeudi Saint, le symbole du pain constitué de grains de blé écrasés, le symbole du pain réunissant en un seul groupe ceux qui en mangent et deviennent compagnons, devient le signe d’une réalité efficace, il a force de sacrement. Il commémore à la fois la Passion et la Résurrection. En conséquence, on comprend que le repas d’Emmaüs entraîne l’acte de foi des disciples. Les liturgistes reconnaissent dans ce texte le schéma de toutes les liturgies eucharistiques.

 
La Pâque
M.Diener, “Berith”


Emmaüs, lithographie
M.Diener (© Fondation Parfum de Béthanie)


[ St-Maurice, Suisse ]

Liens associés :

Le symbole du pain

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  Documents associés : 
Lieu : 
Abu Gosh
Texte de l'Evangile : 
Luc 24, 13-35
Clés de Lecture : 
Au soir de Pâque
Symboles : 
Le pain rompu
Expérience humaine : 
La manducation de la parole
Citations : 
Grégoire le Grand, VIe siècle
Augustin (354-430), Questions sur les évangiles, 3, 25
Augustin (354-430), De l’Accord des Evangélistes, livre 3, ch. 25