|  La découverte du sens de l’écriture Les apôtres connaissaient les prophéties, mais comme celles-ci révélaient le dessein de Dieu bien au delà de ce que pouvaient imaginer des hommes, ils ne les comprenaient pas. Quand Jésus se montre vivant au milieu d’eux, ils ne comprennent pas encore, puisqu’ils doutent et même qu’ils ont peur. Et c’est parce que Jésus leur montre ses propres plaies et qu’il partage leur repas, que leurs yeux se dessillent et que tout devient clair en un instant. Alors Saint Luc remarque que Jésus leur a ouvert l’intelligence des Ecritures et Saint Jean dit la même chose avec une phrase qui vient justement de la Bible : “ Il a soufflé sur eux son Esprit ”.
Quand Jésus montre ses plaies, alors que les apôtres avaient fuit dès le début de la passion et donc qu’il ne les avait pas encore vus, il est vivant, il peut même manger avec eux. La peur qui leur avait fait appréhender la mort du Christ devient maintenant un tout autre sentiment. Les deux évangélistes nous parlent de leur joie, c’est qu’enfin ils deviennent capables de lire dans les traces de la mort, dans la plaie du cœur, transpercée par le centurion, la puissance de la résurrection. Toute l’histoire du peuple juif, tout l’enseignement de ses prophètes allait à préparer cet instant et ne trouve son sens que par cet événement final de la victoire définitive de Dieu sur les forces de la mort : quand Dieu sauvait le petit Isaac de la menace du sacrifice, quand Dieu sauvait le patriarche Joseph des affres du puits où il aurait dû mourir, c’est déjà l’histoire du peuple libéré par Moïse qui était annoncée. Mais plus encore que cette suite d’événements déroutants pour nous, c’est la résurrection du Christ qui commençait à s’entrevoir. Et lorsqu’elle arrive elle fait éclater le sens réel de tous les événements qui l’ont préparée. Parmi toutes ces prophéties de la résurrection il y en a une qui trouve un accomplissement précis ici, c’est la vision qu’eut Ezéchiel des ossements desséchés épars sur la terre et qui sont ranimés par l’Esprit de Dieu (Ezéchiel 37, 1-14). Ce retour à la vie sous le souffle de Dieu est l’image admirable du réveil de l’homme pécheur qui retrouve sa condition d’enfant de Dieu. Ce soir de Pâque Jésus souffle sur ses apôtres et non seulement il les conduit à la foi en sa résurrection, mais il leur confie le ministère du pardon jusqu’à la fin du monde.
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