Terres d'Evangile / Passion /L’Agonie

 
 
 Le jardin des oliviers
Comment comprendre que le Christ se soumette au stress le plus aigu en présence de ses disciples, alors que le reste de l’Evangile le montre si fort, sinon parce qu’il communie totalement à la volonté de son Père qui l’a envoyé pour sauver les hommes de leurs pires malheurs. Le plus malheureux, le plus humilié des hommes trouve à côté de lui Dieu fait homme.
 
Accomplissement des Ecritures :
 
Le secours de Dieu dans la détresse
Le Livre des Rois (1er Livre des Rois 19, 4-8) nous raconte comment, menacé de mort par la reine Jézabel, le prophète Elie lui tient tête: il lui propose d’affronter les 400 faux prophètes à la solde de cette reine de Samarie, en demandant à Dieu de signifier par un miracle quel est le prophète auquel il accorde son appui. Elie n’a pas peur de Jézabel et Dieu envoie du ciel un feu qui dévore les animaux qu’il a sacrifiés, alors que les faux prophètes restent impuissant devant leurs autels. Le paragraphe suivant de cette histoire nous montre Elie profitant de l’engouement du peuple pour tuer les faux prophètes. Alors , une nouvelle fois, Jézabel menace de mort le prophète Elie, mais cette fois-ci Elie a peur, donc il croit qu’il ne peut pas compter sur la même intervention de Dieu en réponse à sa prière. Sa belle sécurité s’est évanouie et il s’échappe. Non seulement il s’enfuit, mais encore il désespère. Or Dieu, qui le conduit à l’Horeb (1Rois, 19,9-15), pour se manifester à lui dans la douceur du zéphyr et non dans la tempête et l’orage, autrement dit par des images de puissance, lui vient en aide en lui envoyant un ange, tout comme il le fera pour Jésus au jardin des Oliviers. Cette expérience d’un Dieu compatissant prépare Elie à voir Dieu. Aussi pour David, après qu’il a touché le fond de l’humiliation en fuyant au mont des Oliviers, la sollicitude de Dieu devient le vrai nom du Miséricordieux et il prie: “Pitié pour moi, ô Dieu, en ta bonté. En ta tendresse, efface mon péché. (Psaume 50)”. Et c’est une autre image de Dieu, que l’idole fabriquée spontanément par l’esprit humain qui nous est révélée pendant l’agonie du Christ. Celui-ci se montre le Fils unique de Dieu en ce qu’il accepte la faiblesse et la mort humaine parce que la vie de Dieu ne peut être atteinte par cette mort. Toutes les images de Dieu fabriquées par l’esprit humain ne peuvent être que très loin de ce que Dieu nous révèle de lui-même. Le grand prophète Elie à qui Dieu a daigné se montrer à l’Horeb a connu aussi cette ultime purification de la peur, mais la Bible insiste pour lui comme pour le Christ sur la sollicitude de Dieu qui reste présent dans l’épreuve et envoie son messager réconforter l’Agonisant. Tout comme Il restait proche de David, le saint roi devenu infidèle, alors que celui-ci doutait de la possibilité d’un pardon. Les fruits de l’obéissance confiante dans Dieu le Père sont un pressentiment de ce qui s’accomplit par la volonté de Dieu et qui ouvre une communion inespérée entre l’homme et le créateur. Le réconfort de l’ange suit l’acte d’obéissance du Christ, “que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne.”, et clôt la période de détresse qui oppose l’agonie à la force manifestée par Jésus pendant son procès et sa passion. Jésus vient de transpirer du sang et sitôt après il manifeste une force et une sérénité extraordinaire devant les gardes qui viennent l’arrêter, devant le Grand Prêtre, devant Pilate et sur la croix. La charnière entre l’effroi et la force du pardon se situe à cet instant précis de l’acte d’obéissance. La présence de l’ange exprime ce don exceptionnel fait à l’humanité de pouvoir communier mystérieusement à la Sagesse et à la Bonté de Dieu, si élevées qu’elles échappent à notre raisonnement.
 
Elie, gravure sur bois
M.Diener, Berith


 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le jardin des Oliviers
Texte de l'Evangile : 
Luc 22, 39-46
Marc 14, 32-38
Matthieu 26, 36-41
Clés de Lecture : 
L’agonie
Symboles : 
L’huile
Expérience humaine : 
La peur
Citations : 
Métropolite Antoine Bloom
Ambroise de Milan, IVe siècle