Terres d'Evangile / Enfance du Christ /La naissance du Christ

 
 
 La Nativité
A Noël le paradoxe proprement chrétien du Dieu créateur qui s’exprime dans l’extrême faiblesse, contredit toutes les espérances spontanées des hommes et les représentations qu’ils se font de la puissance de la divinité: Dieu éternel est entré dans le temps des hommes.
 

Citations :Chroniques 22,9-10
Isaïe 7,14
Basile de Bésarée, Ve siècle
Augustin (354-430), De trinitate 15, 13
Hilaire de Poitiers, IVe siècle
Basile de Séleucie
Symbole dit d’Athanase
Ignace d’Antioche, Ier siècle
Basile de Séleucie
Augustin (354-430), sermon 185


 
Chroniques 22,9-10
Voici, il te naîtra un fils, qui sera un homme de repos, et à qui je donnerai du repos en le délivrant de tous ses ennemis d’alentour; car Salomon sera son nom, et je ferai venir sur Israël la paix et la tranquillité pendant sa vie. Ce sera lui qui bâtira une maison à mon nom. Il sera pour moi un fils, et je serai pour lui un père; et j’affermirai pour toujours le trône de son royaume en Israël.
 


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Isaïe 7,14
Eh bien! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe: voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel (c’est-à-dire: Dieu avec nous).
 


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Basile de Bésarée, Ve siècle
Homélie

Le verbe n’est pas un verbe humain; comment le verbe, humain pouvait-il exister au commencement, alors que l’homme devait être créé en dernier lieu? Au commencement il n’y avait ni le verbe du hommes, ni celui des anges; car toute créature est contenue entre les barrières des siècles, et c’est du Créateur, qu’elle reçoit le commencement de son être; comprenez donc l’Évangile d’une manière convenable C’est le Fils unique qu’il appelle le Verbe. Pourquoi donc le Verbe? Parce qu’il est né sans souffrances, parce qu’il est l’image de celui qui l’a engendré, parce qu’il le montre tout entier en sa propre personne, n’en ayant pas une partie seulement, mais le possédant parfait en lui-même.
 


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Augustin (354-430), De trinitate 15, 13
Ainsi que notre science est dissemblable de la science de Dieu, ainsi notre Verbe qui naît de notre science est dissemblable du Verbe de Dieu, lequel est né de l’essence du Père. En disant qu’il est né de l’essence du père, c’est comme si je disais de la science du Père, de la sagesse du père, ou, ce qui est encore plus expressif, du Père science, du Père sagesse; donc, le Verbe de Dieu, Fils unique du Père, est en toutes choses semblable au Père, et son égal; il est ce qu’il est de la même manière que le Père; cependant il n’est pas le Père car il est le fils, et lui est le Père; s’il connaît tolites choses, ainsi que le, connaît toutes choses, le connaître lui vient du Père, ainsi que l’être lui vient du Père, car l’être et le, connaître sont là mie seule et même chose. Mais quant au Père ainsi que l’être ne lui vient pas du Fils, ainsi le connaître ne lui vient pas du Fils. C’est donc comme en s’exprimant lui-même que le Père s’est engendré un Verbe, son égal en toutes choses. Il ne se serait pas dit lui-même d’une manière intègre et parfaite s’il y avait eu dans son Verbe quelque chose de plus ou de moins qu’en lui-même. Notre Verbe intérieur est tantôt semblable et tantôt dissemblable à ce qui est; en effet, le Verbe de notre intelligence est tantôt à former, tantôt formé. Il est quelque chose de notre âme qui nous jette çà et là par un mouvement inconstant, et qui fait que, tantôt, suivant les occurrences et les circonstances nous pensons à telle chose et tantôt à telle autre. Notre Verbe devient vérité, lorsque ce qui, en nous, va ici et là parvient à une connaissance et résulte d’elle. Alors il devient tout à fait à sa ressemblance, de manière que la chose que nous connaissons soit empreinte dans notre pensée comme nous la connaissons. Qui ne voit pas la différence qu’il y a de ce Verbe au Verbe de Dieu qui n’est pas en Dieu, comme étant à former maintenant et formé plus tard, et qui ne peut pas exister sans avoir cette forme divine; et sa forme est sainte et égale à la vérité, d’où elle vient. S’il est dit le Verbe de Dieu et non pas la pensée de Dieu, c’est afin que personne ne suppose rien de successif en Dieu, rien qui ait une forme après avoir été un moment sans l’avoir, rien qui puisse perdre un moment cette forme et être agité dans l’intelligence d’une manière vague et informe.
 


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Hilaire de Poitiers, IVe siècle
De trinitate 2

Vous direz: Le verbe c’est le son de la voix, l’exposé des affaires et l’expression des pensées. Le Verbe était dans le principe avec Dieu, attendu que la parole d’une pensée est éternelle, alors que celui qui pense est éternel. Mais comment était-il dans le principe celui qui n’était ni avant ni après le temps, et j’ignore s’il peut exister dans le temps. La parole de ceux qui parlent n’existe pas avant qu’ils parlent, et elle ne sera plus lorsqu’ils auront parlé. Au moment même qu’ils parlent, ce par quoi ils finissent n’arrive qu’après qu’a disparu ce par quoi ils ont commencé. Mais si vous avez admis, difficiles auditeurs, cette première parole: Dans le principe était le Verbe, pourquoi vous préoccuper encore de celle-ci: Et le Verbe était avec Dieu? Est-ce que vous aviez compris ce qui était dit de Dieu comme s’il s’agissait dune pensée cachée? et Jean vous avait-il trompé en vous exprimant la différence qui existe entre être et assister? Ce qui était dans le, principe vous est présenté non pas comme étant dans un autre, mais comme étant avec, un autre. Remarquez le nom qu’il donne au Verbe et l’état dans lequel il nous le présente, en disant: « Et le Verbe était Dieu. » Le son de la voix disparaît, ainsi que l’expression de la pensée; mais ce Verbe n’est pas un son, mais un être subsistant; non pas une expression, mais une nature; non pas un néant, mais un Dieu.
 


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Basile de Séleucie
dans “Marie, quand les pères parlent de la vierge”, Maurice Véricel, les éditions ouvrières, Paris, 1960

“Comment t’appeler? lui disait-elle. Homme? Mais ta conception est divine. Dieu? Mais tu es revêtu de ma chair. Que faire pour toi? Faut-il te nourrir de mon lait ou te glorifier? Te soigner comme une mère ou t’adorer comme une servante? Te baiser comme mon fils ou te prier comme mon Dieu? Dois-je te donner mon lait, ou de l’encens? Mystère indicible: le ciel te sert de trône et tu te reposes entre mes bras; tu es tout entier aux habitants de la terre, sans avoir privé le ciel de ta présence.”
 


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Symbole dit d’Athanase
La foi Catholique, trad. et prés de Gervais Dumeige, éditions de l’Orante, Paris, 1975

Quiconque veut être sauvé doit, avant tout, tenir la foi catholique: celui qui ne la garde pas entière et pure ira, sans aucun doute, à sa perte éternelle. Voici la foi catholique: nous vénérons un Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité, sans confondre les Personnes, sans diviser la substance: autre est en effet la Personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint Esprit; mais le Père, le Fils et le Saint Esprit ont une même divinité, une gloire égale, une même éternelle majesté. Comme est le Père, tel est le Fils, tel le Saint Esprit: incréé est le Père, incréé le Fils, incréé le Saint Esprit; immense est le Père, immense le Fils, immense le Saint Esprit; éternel est le Père, éternel le Fils, éternel le Saint Esprit; et cependant, ils ne sont pas trois éternels, mais un éternel; ni non plus trois incréés, ni trois immenses, mais un incréé et un immense. De même, tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout-puissant le Saint Esprit; et cependant, ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint Esprit est Dieu; et cependant, ils ne sont pas trois dieux, mais un Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, le Saint Esprit est Seigneur; et cependant ils ne sont pas trois seigneurs, mais un Seigneur: car, de même que la vérité chrétienne nous oblige à confesser que chacune des Personnes en particulier est Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu’il y a trois dieux ou trois seigneurs. Le Père n’a été fait par personne, il n’est ni créé ni engendré; le Fils ne vient que du Père, il n’est ni fait, ni créé, mais engendré; le Saint Esprit vient du Père et du Fils, il n’est ni fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Il n’y a donc qu’un Père, non pas trois Pères; un Fils, non pas trois Fils; un Saint Esprit, non pas trois Saints Esprits. Et dans cette Trinité il n’est aucun avant ou après, aucun plus grand ou plus petit, mais les Personnes sont toutes trois également éternelles et semblablement égales. Si bien qu’en tout, comme on l’a déjà dit plus haut, on doit vénérer, et l’unité dans la Trinité, et la Trinité dans l’unité. Celui donc qui veut être sauvé doit croire cela sur la Trinité. Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi à l’Incarnation de notre Seigneur Jésus-Christ. Voici la foi orthodoxe: nous croyons et nous confessons que notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme: il est Dieu, de la substance du Père, engendré avant les siècles; et il est homme, de la substance de sa mère, né dans le temps; Dieu parfait, homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’un corps humain, égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité. Bien qu’il soit Dieu et homme, il n’y a pas cependant deux Christ, mais un Christ; un, non parce que la divinité a passé dans la chair, mais parce que l’humanité a été assumée en Dieu; un absolument, non par un mélange de substance, mais par l’unité de personne. Car, de même que l’âme raisonnable et le corps font un homme, de même Dieu et l’homme font un Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts. A sa venue, tous les hommes ressusciteront avec leurs corps et rendront compte chacun de leurs actes; ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, ceux qui ont mal agi, au feu éternel. Telle est la foi catholique: si l’on n’y croit pas fidèlement et fermement, on ne pourra être sauvé.
 


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Ignace d’Antioche, Ier siècle
dans: Marie, quand les pères parlent de la vierge, Maurice Véricel, les éditions ouvrières, Paris, 1960

Il n’y a qu’un médecin à la fois charnel et spirituel, à la fois engendré et inengendré Dieu venu dans la chair, vie véritable dans la mort, né à la fois de Marie et de Dieu, d’abord possible et maintenant impassible, Jésus-Christ Notre-Seigneur.
 


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Basile de Séleucie
Marie, quand les pères parlent de la vierge, Maurice Véricel, les éditions ouvrières, Paris, 1960

“Comment t’appeler? lui disait-elle. Homme? Mais ta conception est divine. Dieu? Mais tu es revêtu de ma chair. Que faire pour toi? Faut-il te nourrir de mon lait ou te glorifier? Te soigner comme une mère ou t’adorer comme une servante? Te baiser comme mon fils ou te prier comme mon Dieu? Dois-je te donner mon lait, ou de l’encens? Mystère indicible: le ciel te sert de trône et tu te reposes entre mes bras; tu es tout entier aux habitants de la terre, sans avoir privé le ciel de ta présence.”
 


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Augustin (354-430), sermon 185
Nous appelons Noël, ce jour où la Sagesse de Dieu s’est manifestée sous les traits d’un enfant et où le Verbe de Dieu vagit sans savoir parler. Nous célébrons l’anniversaire solennel de ce jour où fut accomplie la prophétie qui disait: “La Vérité a germé de la terre et des cieux s’est penchée la Justice.” La Vérité qui est dans le sein du Père a germé de la terre pour être aussi dans le sein d’une mère. La Vérité, que le ciel ne peut contenir, s’est levée de la terre pour être déposée dans une crèche. Pourquoi donc une telle hauteur en est venue à une telle petitesse? Éveille-toi, homme qui m’écoutes. Pour toi Dieu s’est fait homme. “Éveille-toi, ô toi qui dors, relèvetoi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.” Pour toi, dis-je, Dieu s’est fait homme. Tu serais mort à jamais si, un jour, pour toi, il n’était né. Tu n’aurais jamais été libéré du péché, s’il n’était venu dans une chair semblable à celle du péché. Une misère sans fin t’aurait écrasé, s’il n’avait accompli cette miséricorde. Tu n’aurais jamais été rendu à la vie, s’il ne s’était soumis à ta mort. Tu aurais succombé s’il ne t’avait secouru. Tu aurais péri, s’il n’était venu.
Célébrons dans la joie la venue de notre salut et de notre rédemption. La Vérité s’est levée de la terre: le Christ qui dit: “Je suis la Vérité”, est né de Marie... La Vérité s’est levée de la terre, parce que le Verbe s’est fait chair. Et des cieux s’est penchée la justice, parce que tout don excellent, tout don parfait, vient d’en haut et descend du Père des Lumières.
Quelle plus grande grâce de Dieu pouvait éclater à nos yeux? Dieu avait un fils unique, il en a fait le fils de l’homme, pour pouvoir, en retour, faire du fils de l’homme un fils de Dieu.
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Bethléem
Texte de l'Evangile : 
Jean 1, 1-18
Clés de Lecture : 
La nativité
Symboles : 
La faiblesse de l’enfance
Expérience humaine : 
Le paradoxe de l’enfance
Accomplissement des Ecritures : 
La promesse du Messie