Le chemin des Cathédrales / Evangile /Temps de Noël

 
 
 Temps de Noël
Ce mur de pourtour du chœur est unique parce qu’il présente ensemble l’Evangile, son actualisation dans la vie quotidienne et les sacrements qui nous donnent part à la vie du Christ.
 
Histoire :
 
Evolution de l’iconographie de Noël
La plus ancienne représentation du mystère de la Nativité a été celle de l’Epiphanie, dès le IIe siècle. La Vierge Marie était assise pour présenter son fils aux mages comme la matrone romaine présentant le nouveau né à la “relevatio” par le père. Sans le geste de l’homme relevant du sol l’enfant, celui-ci n’avait pas d’existence légale. L’urgence de cette cérémonie qui suivait de peu l’accouchement nécessitait pourtant la présence de la mère. Au VIIe siècle, seulement l’Eglise commença à célébrer la naissance de Jésus dans une fête séparée afin de sanctifier la fête païenne du solstice d’hiver. Les représentations de la nuit de Noël furent donc tardives et dans son soucis de réalisme la tradition latine représenta Marie allongée comme une jeune mère. Pourtant les artistes, soucieux de marquer la divinité de l’enfant Jésus, le placèrent volontiers au-dessus de sa mère.
Les querelles eucharistiques mettant en question la présence réelle de Jésus sous les espèces du pain et du vin conduisirent à remplacer le berceau par un autel pour affirmer l’identité entre l’hostie consacrée et le Christ qu’ont connu les Evangélistes.
Pour autant, l’Eglise ne renonçait pas à la fête des mages. Païens représentant les peuples convertis au Christ, ils ne furent que des mages jusqu’au XIe siècle. Mais les empereurs d’Allemagne s’étant inventée une parenté avec ces sages pour sacraliser leur mainmise sur les biens d’Eglise, ces rivaux de l’autorité pontificale firent des mages “les rois mages”. La réaction des fidèles suscita le geste des mages de l’époque gothique: ceux-ci prêtent humblement le serment féodal dans les mains de l’enfant Jésus. Le premier roi se désigne lui-même comme le vassal qui annonçait “moi, un tel”. Le second ouvre sa main pour affirmer “loyalement”, mais celle-ci désigne aussi l’étoile car il se fie plus à la grâce de la révélation qu’à lui-même. Cette étoile a toujours huit branches comme le “huitième jour” de la résurrection. Le troisième roi offre les étrennes, comme au temps où les édiles romains exigeaient des offrandes vénales de leurs concitoyens le premier jour de l’an. Mais ce n’est pas d’un puissant que les mages attendent la protection, c’est à un enfant qu’ils se soumettent. Ils sont ainsi des modèles pour les princes de cette terre.
Cette actualisation de l’Evangile, relu à la lumière des événements contemporains, va de pair avec le développement de la scène des bergers. Ces derniers deviennent les ambassadeurs du peuple honoré d’être invité le premier à la grotte de Bethléem.
 
L’enfant Jésus avec l’âne et le boeuf, IVe siècle

Stèle du Byzantine Museum

[ Athènes, Grece ]
Scènes de la Nativité: Devant d’autel


[ Musée de Vich, Espagne ]
Nativité

Eglise de St-Sigismond

[ St-Maurice, Suisse ]
Adoration des Mages, Châsse des rois mages


[ Cologne, Allemagne ]
Epiphanie primitive

Catacombe de St-Laurent-hors-lesmurs

[ Rome, Italie ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Notre-Dame de Paris
Description de l’image : 
Le pourtour du choeur: La Visitation
L’annonce aux bergers
La Nativité
L’Epiphanie
Massacre des Innocents et fuite en Egypte
Présentation au Temple
Jésus au milieu des docteurs
Baptême du Christ
Miracle de Cana
Présupposés théologiques : 
C’est le Christ qui est le Sacrement de l’union à Dieu
Experience humaine : 
La participation
Citations : 
Origène
L’annonce aux bergers, mur de clôture du choeur de Notre-Dame de Paris.
Détail des anges. Mur de clôture du choeur de Notre-Dame de Paris.
Saint Augustin (354-430).
Arnoul Gréban
Saint Ambroise (339-397 apr.J.-C.)
Arnoul Gréban
Origène (v.185-253 apr.J.-C.).
Saint Ignace d’Antioche (1er s.apr.J.-C.-v.107).
Thomas d’Aquin (XIIIe siècle)