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 La dévotion aux reliques
La vénération des reliques n’est pas une superstition, puisqu’elle est fondée dans la conviction de l’unité du Corps du Christ. Ceux qui lui sont unis par leur foi ne font qu’un avec Lui.
 
Histoire :
 
Des sarcophages aux reliquaires
Le jour réservé par les Romains au culte des morts, les familles passaient la journée près de leurs tombes emportant des paniers de victuailles dans l’espoir de retrouver leur présence dans cette fête de famille. C’est à cette occasion que les Chrétiens de Rome ont transporté les corps de Pierre et Paul dans la catacombe de Sébastien pour les soustraire aux profanations des persécuteurs. Assez rapidement après la fin des persécutions, ils ont pris l’habitude de célébrer la messe sur le tombeau de leurs martyrs, que celui-ci soit encore dans les catacombes ou déjà remonté dans l’église construite au-dessus des catacombes. Par exemple, la petite basilique de St-Tarcisius à la catacombe de Calixte a la tombe de ce jeune martyr en guise d’autel. Lorsqu’on ne disposait pas du sarcophage d’un martyr, pour toute sorte de raison, on a demandé aux communautés constituées autour d’une tombe sainte de donner quelques ossements pour rattacher la liturgie au sacrifice sanglant des disciples. Dès le soir des exécutions, les amis des martyrs avaient l’habitude d’aller recueillir leur sang mêlé à la terre, s’il n’obtenaient pas la permission d’ensevelir les corps suppliciés et de conserver les linges imbibés de ce sang dans des fioles ou des pyxides. Soit à partir de ces réceptacles, soit à partir des sarcophages, se sont peu à peu élaborés des reliquaires en marbre, puis en métal précieux qui honoraient toujours les cendres des Chrétiens qui avaient poussé leur affirmation de foi jusqu’à encourir les tourments et la mort.
Le Moyen Age a beaucoup recouru à ce rite pour signifier la communion des multiples églises plantées en terre barbare, puisque le décret de Constantin accordant la liberté de culte aux disciples du Christ avait permis l’évangélisation de celle-ci. Ce lien avec Rome devint une garantie de solidarité entre les communautés au point de devenir un titre de gloire pour chacune.
Le souci général de rattacher le culte quotidien à la trace concrète de la puissance du Christ dans ses saints, obligeait à placer quelques reliques dans la pierre d’autel. Cette poussière d’ossements témoigne de la force de la foi qui a sanctifié la vie et la mort de disciples du Christ au cours des âges.
On portait les reliquaires devant l’ennemi pour lui enjoindre de reculer, comme sainte Claire à la fenêtre de saint Damien, devant les assaillants d’Assise. La célèbre tapisserie de Bayeux présente ces scènes violentes autour de l’ostension des reliques. Cet usage, quoique fondé dans la foi chrétienne, était dès lors exposé à de réelles déviations: beaucoup de religieux ont volé des reliques pour les emporter dans leur monastère, d’autres se sont contentés d’en acheter et les commerçants de Venise étaient même connus pour en fabriquer purement et simplement. Les admonestations pontificales contre ces superstitions furent renouvelées au fil du temps et elles prouvent bien que cet usage a perduré pendant plusieurs siècles. De là vient une suspicion légitime à propos de l’authenticité des reliques. Cependant, on considère que celles qui sont anciennes ou dont la translation est attestée par des auteurs dignes de créance, peuvent être honorées légitimement.
Quoiqu’il en soit des vicissitudes de l’histoire, le principe d’honorer la puissance du Christ ressuscité, manifestée dans ceux qui lui sont attachés comme les membres de son corps, reste valable.
 
Messe à la basilique de saint Tarcissius


[ Rome, Italie ]
 

Liens associés :

L’honneur rendu aux défunts, Catacombes, Rome

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  Documents associés : 
Lieu : 
Trésor de l’abbaye de St-Maurice
Description de l’image : 
Coffret de Theuderic
Aiguière de Charlemagne
Coupe reliquaire anglo-normande
Vase de sardonyx
Présupposés théologiques : 
Le lien entre les reliques et l’Eucharistie