|  Les mosaïques de la chapelle St-Jean au baptistère du Latran Dès le Ve siècle, les Chrétiens ont représenté les symboles des Evangélistes comme les avait décrits l’Apocalypse. Les mosaïques de la chapelle St-Jean au baptistère du Latran ont été par la suite reproduites dans beaucoup de sanctuaires chrétiens.
Les attributions différentes des animaux aux évangélistes n’ont pas de règle.
Les Père de l’Eglise les ont commentées diversement, en ayant toujours le souci de montrer l’unité du message des quatre évangélistes.
André de Césarée, (c. 600),
Commentaire sur l’Apocalypse 4,7.
“L’Evangéliste saint Jean voit les quatre faces des chérubins réunies en un seul homme, qui représente le Christ qui est né comme homme, qui a souffert comme le boeuf, animal du sacrifice, qui a régné comme le lion et est retourné dans les cieux comme l’aigle... les 4 animaux sont les 4 évangiles au milieu du trône, c’est-à-dire au milieu de l’Eglise. Le lion représente la force de l’Eglise, le veau la passion du Christ, l’homme signifie l’humilité de l’Eglise et l’aigle c’est l’Eglise élevée au-dessus de la terre par les deux commandements, les deux testaments. Ils signifient donc la naissance du Christ dans l’homme, sa souffrance dans le veau, il règne comme le lion et monte aux cieux comme l’aigle.”
Augustin, IVe siècle
De l’accord des Evangélistes 1,6,9 et Traité 36 sur saint Jean
“Il est bien plus conforme à la raison de voir dans le lion l’emblème de celui qui s’est appliqué surtout à faire ressortir la royauté de Jésus-Christ, comme nous lisons dans l’Evangile de saint Matthieu que les Mages vinrent de l’Orient pour chercher et adorer le roi dont une étoile leur avait appris la naissance; et le roi Hérode tremble devant ce roi au berceau et il met à mort une multitude innombrable d’enfants pour l’envelopper dans ce massacre, (Matthieu 2,1). Quant à saint Luc, il est figuré par le boeuf qui était la principale victime immolée par les prêtres, tous en conviennent. En effet, il commence son récit par le prêtre Zacharie; c’est lui qui nous apprend la parenté de Marie et d’Elisabeth, (Luc 1,5 et 30) et nous montre l’accomplissement des premiers mystères du sacerdoce dans la personne de Jésus enfant, (Luc 2, 23) et si l’on veut examiner attentivement beaucoup d’autres endroits, on verra que saint Luc s’est appliqué surtout à considérer Jésus-Christ comme prêtre. Saint Marc qui ne s’est proposé ni de raconter l’origine royale de Jésus-Christ, ni sa descendance, ni sa parenté ou sa consécration sacerdotale, mais qui paraît avoir voulu raconter ce que Jésus-Christ a fait comme homme, nous est représenté sous la figure d’un homme dans le tableau symbolique des quatre animaux. Or, ces trois animaux, le lion, l’homme, le boeuf, ont pour séjour la terre qu’ils foulent aux pieds; aussi, les trois évangélistes dont ils sont l’emblème, ont eu pour but principal de rapporter les actions de la vie mortelle du Sauveur, ou les préceptes qui doivent diriger les hommes dans le cours de cette vie périssable et mortelle. Mais pour saint Jean, semblable à l’aigle, il prend son vol au-dessus des nuages de la faiblesse humaine et contemple d’un oeil pénétrant et assuré la lumière de l’immuable vérité.
Saint Ambroise, IVe siècle
Traité sur l’ Evangile de saint Luc, Prologue 7-8
“Beaucoup cependant pensent que c’est Notre Seigneur qui, dans les quatre évangiles, est figuré par les symboles des quatre animaux. C’est Lui l’homme, Lui le lion, Lui le taureau, Lui l’aigle : l’homme, puisqu’Il est né de Marie; le lion, parce qu’Il est fort; le taureau, parce qu’Il est victime; l’aigle, parce qu’Il est résurrection. ... Des quatre livres de l’Evangile l’un a raconté plus au long l’origine humaine (du Christ) et formé la moralité de l’homme par des préceptes plus abondants; un autre commence par exprimer la puissance divine de ce Roi fils de roi, force de force, vérité de vérité, dont les ressources vitales ont défié la mort; le troisième prélude par un sacrifice sacerdotal et s’étend plus abondamment sur l’immolation même du taureau; le quatrième a détaillé plus que les autres les prodiges de la résurrection divine. ‘Tous ne sont donc qu’un, et Il est unique en tous’, comme on vient de le lire (Colossiens 3,11 ou Ephésiens 4,6); Il ne varie pas de l’un à l’autre, mais Il est vrai chez tous.” |