Symboles / Créations humaines /La croix

 
 
 La croix
 

Développements :Pharaon au coeur de l’arbre de vie, temple de Medinet Abou, Egypte
Stèle d’Eleusis, musée de l’Acropole, Athènes
La croix comme une binette, St-Laurent-hors-les-murs
Une biche blessée au flanc par une branche d’un arbre mort entraîne une autre biche dans sa course, Mosaïque baptismale paléo-chrétienne, musée du Louvre
Mosaïque absidiale de l’antique vestibule du baptistère du Latran
Arbre de vie, Mosaïque absidiale de la basilique supérieure de St-Clément de Rome
Mosaïque absidiale de St-Jean-du-Latran
Croix jaillissant de rameaux de vigne, ambon, abbaye de St-Maurice, Suisse
Bateau, narthex de Ste-Marie-du-Transtévère
Ancre, basilique Ste-Agnès-hors-les-murs
Croix au centre de la voûte céleste, voûte du mausolée de Galla Placidia, Ve siècle
La couronne au-dessus de la croix, sarcophage, musée lapidaire, Arles
Sarcophage païen marqué d’une croix, musée du Palais des Conservateurs
Reliquaire de Constantin au centre de la ville de Jérusalem, mosaïque du début du Ve siècle, Ste-Pudentienne, Rome
Première représentation du supplice de la croix, IVe siècle


 
Pharaon au coeur de l’arbre de vie, temple de Medinet Abou, Egypte
Les Egyptiens appréciaient la vie comme un don, l’arbre qui offrait ses fruits à la cueillette leur semblaient le symbole de cette relation des créatures aux dieux dont ils la tenaient.
Pour montrer la faveur des dieux envers Pharaon, gage de la sécurité du peuple, le sculpteur du temple de Medinet Abou a installé celui-ci au cœur de l’arbre de vie dont il distribuera les bienfaits à ses sujets.
 
Pharaon au coeur de l’arbre de vie

Temple de Medinet Abou

[ Louxor, Egypte ]
 


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Stèle d’Eleusis, musée de l’Acropole, Athènes
A leur tour, les Grecs d’Eleusis reconnurent à Démeter, la déesse de la moisson, la bonté dont ils recevaient la subsistance. Pour remercier les hommes de lui avoir indiqué le lieu des morts où sa fille, Perséphone était retenue par Hadès, la déesse compatissante leur donnera la graine de l’arbre de vie, la semence du blé.
 
Stèle d’Eleusis

Musée de l’Acropole

[ Athènes, Grece ]
 


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La croix comme une binette, St-Laurent-hors-les-murs
La binette est la plus ancienne représentation de la croix. La colombe qui s’appuie à cet outil qui ouvre la terre, représente ainsi le chrétien appuyé à la croix qui nous rouvre le jardin du Paradis.
 
La croix comme une binette

St-Paul-hors-les-murs

[ Rome, Italie ]
 


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Une biche blessée au flanc par une branche d’un arbre mort entraîne une autre biche dans sa course, Mosaïque baptismale paléo-chrétienne, musée du Louvre
Ce décor d’un baptistère nord-africain inclut l’image de la croix, la branche qui jaillit du tronc blesse la biche dont le sang coule, comme le péché a blessé le Christ; pourtant, vainqueur de la mort il entraîne les hommes vers Dieu. Cette image est une catéchèse baptismale accentuée par la course de la plus petite biche derrière celle qui l’a protégée.
 
Une biche blessée au flanc par une branche d’un arbre mort entraîne une autre biche dans sa course
Mosaïque baptismale paléo-chrétienne
Musée du Louvre

[ Paris, France ]
 


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Mosaïque absidiale de l’antique vestibule du baptistère du Latran
Vers 440, le mosaïste qui décora l’entrée du baptistère du Latran fit de l’arbre de vie la première présentation de la croix aux catéchumènes. Il suspendit à la voûte céleste des représentations du reliquaire de la vraie croix - au nombre de douze comme les apôtres - pour rappeler au futur baptisé son nom nouveau de “chrétien” : marqué du signe de la croix. On ne représentera l’instrument du supplice du Christ que beaucoup plus tard.
 
Mosaïque absidiale de l’antique vestibule du baptistère du Latran

Baptistère de St-Jean-du-Latran

[ Rome, Italie ]
 


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Arbre de vie, Mosaïque absidiale de la basilique supérieure de St-Clément de Rome
Détail de la croix au centre de l’arbre de vie. Mosaïque absidiale de la basilique supérieure de St-Clément de Rome

En même temps que la mosaïque du baptistère, la calotte de l’abside de St-Jean-du-Latran développait une croix arbre de vie beaucoup plus importante, puisqu’elle supportait l’Eglise toute entière. Malheuresement la lutte entre le pape Grégoire VII et l’empereur d’Allemagne Frédéric Barberousse au XIe siècle a en partie détruit la basilique et le quartier pontifical du Latran. Le décor de l’abside a été détruit à cette occasion. Lorsque, la paix revenue, on reconstruisit la basilique de St-Clément au XIIIe siècle, on recopia le motif détérioré de la vénérable basilique de St-Jean-du-Latran, la mère de toutes les autres églises. Dans l’arbre de vie jailli du pied de la croix de la basilique saint Clément se tiennent encore tous les Chrétiens représentés dans leurs activités quotidiennes Cette fécondité de l’offrande du Christ fait de la croix l’arbre de vie. Douze colombes reposent sur lui, elles sont l’image des apôtres et de l’Eglise entière.
 
Arbre de vie
Mosaïque abisidiale
Basilique supérieure de St-Clément

[ Rome, Italie ]
Détail de la croix au centre de l’arbre de vie
Mosaïque abisidiale
Basilique supérieure de St-Clément

[ Rome, Italie ]


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Mosaïque absidiale de St-Jean-du-Latran
La restauration de la basilique du Latran a permis de retrouver l’image centrale de la mosaïque absidiale de St-Jean-du-Latran: la croix dressée sur un rocher, d’où coulent les 4 fleuves du Paradis terrestre. Les rameaux de l’arbre qui jaillissaient au pied de l’instrument du supplice du Christ ont disparu, mais la flore et la faune qui s’abreuvent à l’eau rappellent qu’il s’agit bien du Paradis terrestre rendu aux hommes. Les saints qui ont remplacé les antiques volute de l’arbre de vie sont l’œuvre du franciscain Torriti au XIIIe siècle.
 
Mosaïque absidiale de St-Jean-du-Latran

St-Jean-du-Latran

[ Rome, Italie ]
 


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Croix jaillissant de rameaux de vigne, ambon, abbaye de St-Maurice, Suisse
Ce symbole de la croix arbre de vie inspira longtemps les artistes comme les poètes. On le trouve encore au VIIe siècle sur l’ambon de l’abbaye de St-Maurice tel que l’a chanté un siècle plus tôt l’évêque et poète Venance Fortunat:
“Crux fidelis inter omnes Arbor una nobilis:
Nulla silva talem profert,
Fronde, flore, germine,
Dulce lignum, dulces clavos,
Dulce pondus sustinet.”
“ O Croix en qui j’ai foi, seul arbre illustre entre tous;
Nulle forêt n’en produit de tel pour le feuillage, la fleur, le fruit.
O doux bois, o clous bénis
, O le fardeau précieux qu’il porte.”
Venance Fortunat VIe siècle. (Liturgie de l’Adoration ÿÔ 
 
Croix jaillissant de rameaux de vigne
Ambon
Abbaye de St-Maurice

[ St-Maurice, Suisse ]
 


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Bateau, narthex de Ste-Marie-du-Transtévère
Au temps des premières persécutions, la grâce de la persévérance dans la foi accordée à la communauté des chrétiens emprunta aussi l’image du bateau capable de faire traverser la haute mer à ses passagers. Le mât formait une croix avec le hauban et signifiait la raison de cette sécurité : la Passion du Christ.
 
Bateau
Narthex
Ste-Marie-du-Transtévère

[ Rome, Italie ]
 


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Ancre, basilique Ste-Agnès-hors-les-murs
Ancre, cloître de St-Jean-du-Latran

Le même répertoire maritime offrait un autre symbole: la forme de l’ancre rappelait, certes, celle du bois du Vendredi Saint, mais plus encore la stabilité du don de Dieu fidèle à l’homme par delà toutes les trahisons de celui-ci, pardonnées par Jésus-Christ.
 
Ancre, basilique Ste-Agnès-hors-les-murs

Basilique de Ste-Agnès-hors-les-Murs

[ Rome, Italie ]
Ancre, cloître de St-Jean-du-Latran
Cloître
St-Jean-du-Latran

[ Rome, Italie ]


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Croix au centre de la voûte céleste, voûte du mausolée de Galla Placidia, Ve siècle
Cet édifice était peut-être destiné à être le narthex de la basilique de la Sainte Croix que l’impératrice voulait construire. La mort l’ayant empêchée de réaliser son projet, le bâtiment est devenu son mausolée.
La croix au milieu des étoiles, entourée des quatre Vivants, est placée comme l’axe du monde, les tessères d’or condensent la lumière de la voûte comme le phare illumine la mer. C’est l’ultime espérance par delà les échecs et les douleurs de ce monde.
 
Croix au centre de la voûte céleste, Ve siècle
voûte
Mausolée de Galla Placidia

[ Ravenne, Italie ]
 


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La couronne au-dessus de la croix, sarcophage, musée lapidaire, Arles
La couronne de lauriers décernée aux généraux romains vainqueurs est déposée sur la croix de Jésus puisqu’il a vaincu la mort et le mal en mourant sur cet instrument de supplice. Au VIe siècle, le poète Venance Fortunat composa pour le monastère de Sainte Radegonde l’hymne Vexilla Regis, pour chanter la victoire de la croix en ces termes:
“Vexilla regis prodeunt,
fulget crucis mysterium,
quo carne carnis conditor
suspensus est patibulo;
Quo, vulneratus insuper
mucrone diro lanceae,
ut nos lavaret crimine,
manavit unda et sanguine.
Arbor decora et sanguine
ornata regis purpura,
electa digno stipite
tam sancta membra tangere!
Beata, cuius bracchiis
saecli pependit pretium;
statera facta est corporis
praedam tulitque tartari”
“L’étendard du roi est levé; la croix rayonne en son mystère, dans sa chair, notre créateur a été cloué sur le bois. C’est là que la vie fut blessée par le fer cruel de la lance et que, pour laver nos péchés, il en jaillit l’eau et le sang. Arbre précieux, arbre sanglant, orné de la pourpre du roi; ton bois choisi a mérité de toucher des membres si saints. Bienheureux arbre, sur tes branches fut pendue la rançon du monde, et tes bras ont pesé le corps qui ravit à l’enfer sa proie” Venance Fortunat, Vexilla regis.
 
La couronne au-dessus de la croix
sarcophage
Musée lapidaire chrétien d’Arles

[ Arles, France ]
 


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Sarcophage païen marqué d’une croix, musée du Palais des Conservateurs
Le signe de la croix devint l’insigne des chrétiens après la paix de Constantin. Gravé au coeur de ce sarcophage orné de symboles païens, il indique l’appartenance du défunt à l’Eglise et l’espérance de celui-ci. Ce simple signe, certainement gravé dans l’écusson où aurait dû être le nom du défunt, efface les allusions idolâtres qui l’entourent, puisqu’il confère à ce romain le titre de chrétien.
 
Sarcophage païen marqué d’une croix

Musée du Palais des Conservateurs

[ Rome, Italie ]
Sarcophage païen marqué d’une croix

Musée du Palais des Conservateurs

[ Rome, Italie ]


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Reliquaire de Constantin au centre de la ville de Jérusalem, mosaïque du début du Ve siècle, Ste-Pudentienne, Rome
Lors de son pèlerinage à Jérusalem, la mère de Constantin voulut retrouver la vraie croix. L’empereur n’hésita pas à enchâsser le bois retrouvé au Calvaire dans un reliquaire extrêmement précieux. A son tour le pape aurait voulu rattacher Rome à Jérusalem. C’est pourquoi on représente sur cette mosaïque la ville de Jérusalem telle que Sainte Hélène l’avait transformée en y construisant les basiliques constantiniennes sur les lieux sanctifiés par le Christ: on distingue autour de la croix la basilique ronde de la Résurrection, à côté celle du Calvaire rectangulaire. De l’autre côté du reliquaire de Constantin, la basilique de l’Ascension, à ciel ouvert, est à côté de celle du Pater.
Le reliquaire de Constantin était enrichi de pierreries. Si l’artiste a décrit tous les lieux de pèlerinage dans la ville sainte autour de lui, c’est que le vrai reliquaire de la croix n’est pas une pièce d’orfèvrerie, mais la communauté de ceux que Jésus a sauvés.
 
Reliquaire de Constantin au centre de la ville de Jérusalem, Mosaïque du début du Ve siècle ornant la calotte absidiale de la basilique de Ste-Pudentienne

Ste-Pudentienne

[ Rome, Italie ]
 


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Première représentation du supplice de la croix, IVe siècle
Ce n’est que peu à peu que les Chrétiens trouvèrent assez de liberté après la paix de Constantin pour oser représenter le supplice du Christ sans craindre de susciter des blasphèmes. Cette intaille s’y essaie comme un peu plus tard un des vantaux de la porte de la basilique Ste-Sabine à Rome. Il ne s’agit pas encore de décrire en détail la réalité du supplice, mais de rejoindre le symbole de la croix à l’évocation de l’histoire.
“Le Seigneur Jésus, quand l’heure de sa Pâque fut arrivée, monta librement sur l’arbre de la croix, lui, notre roi, notre prêtre, notre maître, il en fit le trône de sa gloire, l’autel de son sacrifice, la chaire de sa vérité.” -- Prière de bénédiction de la croix.
 
Première représentation du supplice de la croix du IVe siècle, Intaille, Détail d’une cassette en ivoire, Italie du Nord

British Museum

[ Londres, Royaume-uni ]
 


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  Documents associés : 
Présentation : 
La croix
Image mère : 
Génies affrontés à l’arbre de vie, bas-reliefs d’Assurbanipal II, Pergamon Museum, Berlin