Histoires de Rome / Antiquité /Le syncrétisme romain

 
 
 Le syncrétisme romain
La splendeur du Panthéon manifeste la ferveur des meilleurs des païens, soucieux de n’oublier aucun des dieux et capables de symboliser leur prière par l’attente de la lumière.
 

Histoire :La succession des divinités étrangères à Rome
Isis
Déméter
Cerès
Aphrodite
Psyché
Apollon
Hercule
Initiation dionysiaque
Initiation mithriaque


 
La succession des divinités étrangères à Rome
Les divinités honorées au Panthéon ont disparu, mais on sait qu’elles étaient tellement vénérées, qu’on retrouve leurs images conservées dans d’autres lieux de Rome. On trouve ainsi des divinités égyptiennes, grecques, babyloniennes et perses.
 


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Isis
Bien sûr, les divinités égyptiennes eurent tant de fidèles qu’il fallut leur construire des temples dans ce quartier de plus en plus cosmopolite. Isis, la très populaire déesse de la fidélité, avait soi-disant allaité l’empereur Trajan, comment l’aurait-on oubliée à Rome?
Les adeptes des cultes étrangers avaient leurs rites propitiatoires; quelles que soient leur origine: égyptienne ou romaine, les fidèles apportaient les mêmes présents à Sérapis, Osiris ou Isis.
Malheureusement, la bonté proverbiale d’Isis ne subsista que sous les traits d’une magicienne prompte a rendre riche et même capable d’initier ses adeptes aux “Mystères” de l’immortalité.
 
Isis allaitant l’empereur Trajan


[ Edfou, Egypte ]
Culte égyptien au Champ de Mars

Musée du Capitole

[ Rome, Italie ]
Isis

Musée du Capitole

[ Rome, Italie ]
 


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Déméter
Cette hantise humaine d’échapper à la douleur de la séparation avait déjà trouvé un modèle dans Déméter, à la fois déesse grecque de la Terre et Mère passionnée de Coré qu’elle arrachait aux enfers à chaque printemps pour la perdre à nouveau quand l’automne privait les arbres de leur feuillage.
D’où le souci constant d’amadouer les puissances célestes par des offrandes pour éviter leur courroux et se concilier leurs bienfaits.
 
La déesse Déméter
(© A. et U. Held)

Notre-Dame

[ Rome, Italie ]
Sacrifice offert à Déméter

Musée du Louvre

[ Paris, France ]


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Cerès
Les Grecs imputaient à la vie des dieux les événements qui étaient censés se reproduire parmi les mortels. Les Romains finirent par adopter cette façon d’expliquer le cours des choses en même temps que les rites qui en découlaient. Mais peu à peu la vie demandée aux puissances divines se changea en quête de richesses. La Terre Mère se transforma en Cérès, divinité des moissons.
 
Cérès Romaine

Pergamon museum

[ Berlin, Allemagne ]
La Terre Mère à l’Ara Pacis


[ Rome, Italie ]


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Aphrodite
A la faveur des conquêtes d’Alexandre, roi de Macédoine, prolongées par les romains, une seule déesse, Aphrodite, en vint à assumer toutes les personnifications de la séduction féminine.
 
Ishtar
(© Collection particulière)


[ Rome, Italie ]
Aphrodite

Musée du Louvre

[ Paris, France ]


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Psyché
Les traditions les plus anciennes montraient Eros, le dieu de l’amour comme la force irrésistible qui attire les êtres les uns vers les autres pour faire surgir la vie et la lumière.
L’émouvante histoire de l’âme, Psyché, apprenant à se défaire de toute attache pour se donner à Amour et accéder ainsi à la divinisation, ne résista pas à l’enrichissement de Rome.
La modeste divinité italique qu’on appelait Vénus finit par accaparer à la fois les rôles d’Aphrodite et celui de Psyché pour déchoir jusqu’à n’être plus qu’un modèle de beauté physique.
 
Statue d’Eros

Musée du Louvre

[ Paris, France ]
Psyché s’unit à Amour

Musée du Capitole

[ Rome, Italie ]
Vénus

Musée National Romain

[ Rome, Italie ]
 


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Apollon
On peut comprendre que l’instabilité des attributs des personnages célestes ait rendu leur culte si superstitieux. L’Apollon de Delphes, lui qui avait inventé le pardon des fautes individuelles, en vint à partager les passions humaines. Dieu solaire, on lui imputa des actions destructrices, les rayons de l’astre devinrent des flèches dans son carquois et il en transperça les filles de Nyobe pour se venger d’elle.
 
Apollon

Palatin

[ Rome, Italie ]
Fille de Nyobe

Musée National Romain

[ Rome, Italie ]


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Hercule
A l’inverse de l’évolution de ces divinités, l’Héraclès des Grecs, fort et rusé au point de gagner deux fois les pommes du Jardin des Hespérides, se transforma en Hercule chez les Romains, prenant chez eux le rôle noble d’un Justicier, protecteur sympathique de ses dévots. Ainsi rendit-il Alceste à son ami, le roi Admète.
 
Hercule dans le Jardin des Hespérides
(© A. et U. Held)

Catacombes de la via Latina

[ Rome, Italie ]
Hercule ramenant Alceste à Admète
(© A. et U. Held)

Catacombes de la via Latina

[ Rome, Italie ]


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Initiation dionysiaque
Sous l’empire, quelques divinités spécialement populaires, comme Dionysos devenu Bacchus, recueillirent l’espérance des Romains, déçus par des fables si grossières. De nouvelles sociétés appelées “religions à Mystères” proposèrent des initiations importées de l’Orient. Décriées par les Romains à cause du secret dont elles s’entouraient par souci élitiste, soupçonnées de pratiques orgiaques, elles furent parfois, cependant, une étape dans la quête de Vérité des consciences déçues par la superstition ambiante.
Les ruines de Pompéi conservent la description de ces rites dans “la villa des Mystères” sans doute dirigée par une prêtresse de Dyonisios. Les fresques montrent la lecture du rituel de l’initiation, le sacrifice des offrandes sacrées, le silène et les satyres, les noces de Dionysos et d’Ariane, la flagellation préparant à l’union avec le dieu, gage d’immortalité.
 
Les deux Femmes assises
(© A. et U. Held)

Villa des mystères

[ Pompéi, Italie ]
Lecture du rituel de l’initiation
(© A. et U. Held)

Villa des mystères

[ Pompéi, Italie ]
Le sacrifice des offrandes
(© A. et U. Held)

Villa des mystères

[ Pompéi, Italie ]
La transe
(© A. et U. Held)

Villa des mystères

[ Pompéi, Italie ]
La Flagellation
(© A. et U. Held)

Villa des mystères

[ Pompéi, Italie ]
Bacchus

Musée du Louvre

[ Paris, France ]


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Initiation mithriaque
Autant que les cultes dionysiaques, celui de Mithra, importé de Perse, attira beaucoup d’adeptes, malgré toutes les persécutions dont ceux-ci eurent à souffrir. Bien des premiers chrétiens passèrent par cette étape avant de croire au pardon du Christ ressuscité, par delà les faiblesses et les péchés des hommes.
 
Temple de Mithra


[ Rome, Italie ]
Autel de Mithra


[ Rome, Italie ]
Sacrifice de Mithra

Musée du Louvre

[ Paris, France ]
 


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  Documents associés : 
Lieu : 
Le Panthéon
Description de l'image : 
Le Panthéon
Sens actuel : 
Le Panthéon, un hymne à la lumière
Signes de la foi : 
La réponse évangélique aux espérances humaines
Citations : 
Platon
Un regard chrétien sur les rites païens
Clément d’Alexandrie (IIe siècle)
Aspects mystiques de la Rome Païenne, Les “Cereres” et les Numides