Terres d'Evangile / Enseignement /Le sermon sur la montagne

 
 
 Les Béatitudes
Le bonheur que Jésus propose est si grand qu’il dépasse les satisfactions habituellement recherchées. Comblés au-delà de leurs désirs ceux qui acceptent ce don de Dieu deviennent eux-mêmes artisans du bonheur pour les autres.
Que vous êtes heureux d’avoir le cœur libre! Le Royaume des cieux est pour vous.
Que vous êtes heureux de renoncer au pouvoir sur autrui! On vous confiera la terre.
Que vous êtes heureux de savoir pleurer! vous allez être consolés.
Que vous êtes heureux d’oser espérer! vous ne serez pas déçus.
Que vous êtes heureux d’être compatissants! vous allez recevoir la miséricorde en partage.
Que vous êtes heureux que vos cœurs soient désintéressés! vous verrez Dieu en toutes choses.
Que vous êtes heureux de servir la paix! vous serez reconnus pour les enfants de Dieu.
Que vous serez heureux si vous êtes persécutés! vous serez avec moi et moi avec vous.
 

Accomplissement des Ecritures :Le bonheur suprême
Bienheureux les pauvres, bienheureux les affligés, bienheureux les affamés
Bienheureux les doux, les miséricordieux, les artisans de paix
Bienheureux êtes vous si on vous persécute à cause de moi


 
Le bonheur suprême
La première expérience du peuple élu est d’apprécier les aides matérielles accordées par Dieu pendant l’Exode. La libération de la captivité en Egypte, la nourriture et l’apaisement de la soif et cette présence rassurante de Dieu au milieu de ce peuple nomade. Peu à peu, pourtant Moïse conduit les siens à une autre forme de bonheur, plus exigeante, mais combien plus comblante: l’alliance que Dieu conclut avec lui au Sinaï. Cette dualité entre la béatitude terrestre et celle de la béatitude céleste se résout par l’annonce progressive d’une béatitude éternelle. Les livres de Sagesse développent cette espérance et culminent avec l’expérience de Job: “Je sais que mon Rédempteur est vivant… et dans ma chair je verrai Dieu… Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu” (Job 19, 25 et 42, 5). Comme l’a développé le prophète Isaïe pour réconforter les exilés de Babylone, c’est au Messie que sera donnée la charge de porter la bonne nouvelle du Royaume de Dieu: “L’esprit du Seigneur est sur moi… Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux prisonniers la délivrance et aux captifs la liberté, annoncer une année de bienfaits, accordée par le Seigneur, et un jour de revanche pour notre Dieu. Alors, tous ceux qui pleurent, je les consolerai. Au lieu de la cendre de pénitence, je mettrai sur leur tête le diadème; ils étaient en deuil, je les parfumerai avec l’huile de joie; ils étaient dans le désespoir, je leur donnerai des habits de fête.” (Isaïe 61, 1-2) Les miracles du Christ montrent à la fois la compassion divine pour la souffrance et la puissance qui la transforme. Justement ils sont accompagnés d’un appel à la foi qui conduit le bénéficiaire à un autre bonheur, celui de connaître son Créateur. Alors l’annonce du Mont des Béatitudes prend un sens tout à fait historique parce que le Christ s’adresse aux “pauvres du Seigneur”, connus comme tels, mais cet appel porte beaucoup plus loin qu’une lecture restrictive, puisqu’il s’adresse à tous les disciples et leur offre l’union au Messie dans sa passion et dans sa gloire.
 
Moïse reçoit les tables de la loi, émail

Verduner Altar

[ Klosterneuburg, Autriche ]
Moïse s’adresse aux Juifs
Bible de Moutier-Grandval



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La paix des Catacombes

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Bienheureux les pauvres, bienheureux les affligés, bienheureux les affamés
Il existait au temps du Christ des “pauvres du Seigneur” qui, comme Syméon et Anne, avaient renoncé aux illusions de l’attente d’un Messie guerrier et ont été capables de le reconnaître. Il existait aussi des groupes de Juifs pieux, affamés de justice, parce qu’ils attendaient le “jour du Seigneur” comme la manifestation de la Sagesse divine. Ces petits groupes de fidèles avaient été décrits par les prophètes, comme le “petit reste des élus” et le garant du salut d’Israël. C’est d’abord à ceux-là que Jésus souhaite le bonheur car leur attente est comblée, puisqu’il est venu l’accomplir. Mais il est évident que ce chemin spirituel s’ouvre à tous les témoins des miracles qui peuvent se réjouir de la venue des temps messianiques. Pour reconnaître les don de Dieu et en recevoir la joie, il faut évidemment proportionner sa propre espérance au mystère de Dieu.
 


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Bienheureux les doux, les miséricordieux, les artisans de paix
Ceux-là mêmes qui étaient considérés comme des petits deviennent capables de voir Dieu et même de procurer aux autres la miséricorde et la paix, puisque la terre toute entière leur est confiée à nouveau, “heureux les doux, car ils posséderont la terre”. L’harmonie, que Adam et Eve n’ont pas su maintenir dans le Paradis terrestre, est maintenant accessible aux disciples du Christ qui doivent instaurer le règne de Dieu, en y établissant la miséricorde et la paix. En faisant cela, ils seront appelés “fils de Dieu”.
 


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Bienheureux êtes vous si on vous persécute à cause de moi
Une si grande intimité avec le Messie implique nécessairement que le disciple soit traité comme son maître. Si le Sauveur doit mourir sur la croix, avant de ressusciter: “heureux seront ceux qui souffriront pour lui”, car ils auront part à sa victoire, à sa résurrection.
 

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La récompense des persécutions

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  Documents associés : 
Lieu : 
Le Mont des Béatitudes
Texte de l'Evangile : 
Matthieu 5, 1-12
Clés de Lecture : 
Les Béatitudes
Expérience humaine : 
Le désir d’être heureux
Citations : 
Sermon sur l’éminente dignité des pauvres
Jean Chrysostome, IVe siècle
Polycarpe